« Je n’ai pas confiance en moi »
Cette phrase, nous l’avons tous, ou entendue, ou prononcée.
Bon nombre de nos patients, en préambule ou au cours de la thérapie, ont prononcé cette phrase.
Selon le modèle Palo Alto, cette phrase est trop évasive.
Nous cherchons toujours un contexte précis dans lequel se manifeste ce symptôme.
Il est assez rare qu’une personne n’ait jamais confiance en elle, en toutes circonstances, tout le temps, en tous lieux et dans tous les domaines de sa vie.
Généralement, après un questionnement précis (parfois chirurgical on doit bien l’avouer), nous pouvons nous rendre compte que « ce manque de confiance en soi » se manifeste plutôt dans un domaine précis.
Au niveau professionnel, dans une tâche précise comme la présentation d’un projet, une prise de parole en public, un RDV formel, un déjeuner d’affaire, la possibilité de prendre de nouvelles fonctions ou responsabilités…
Au niveau personnel, lors de réunion familale, une prise de RDV téléphonique, l’accomplissement d’une tâche particulière, les nouvelles expériences, le sport, les relations avec les autres, avec son conjoint, ses enfants…
Nous questionnons nos patients pour tout savoir sur le déroulement des événements qui posent problème, qui provoquent de la souffrance, et qui amènent à consulter.
Parce que ce sentiment peut vraiment faire souffrir.
Surtout que les rayons des librairies regorgent de livres et magazines sur « comment être au top? », « avoir confiance en vous », « être positif » (tout le temps si si !), « avoir des pensées positives » et ne jamais voir les choses en noir ni vous énerver… qui vous font sentir encore moins bien puisque vous n’y arrivez pas complètement, ces injonctions paradoxales ne font que renforcer votre sentiment, et par la même occasion, votre souffrance.
On ne décide pas de ressentir une émotion, on la ressent.
Ce que nous allons chercher, nous psychopraticiens en thérapie brève, c’est ce que vous avez logiquement et naturellement mis en place, et qui n’a pas marché.
Même ce qui a fonctionné un peu, car si le problème persiste, on peut se dire que le mouvement ne convient pas.
Nous insistons sur le fait que ce que vous avez tenté est logique, mais parfois c’est ce que nous tentons précisément qui entretient le cercle vicieux, voire même, l’aggrave.
Une fois que nous aurons mis en lumière le cercle vicieux, toutes les tentatives de régulation / solutions mises en place, nous pourrons vous proposer des tentatives opposées pour inverser le mouvement et obtenir des résultats différents.